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Nemours & Pays de Nemours
Panorama

Histoire en histoires

Un feuilleton à travers des anecdotes pour les curieux de Nemours.

Rue Gautier Ier

Rue principale de Nemours pendant très longtemps et toujours rue principale du centre-ville, rue commerçante depuis les origines de la ville au XIIe siècle, la rue Gautier Ier changea de nom au gré des circonstances.

D’abord Grande-Rue au Moyen Âge, puis rue du Palais à partir de 1681, rue du Tribunal dès 1793 (le tribunal tenait alors audience au château), rue du Foin et enfin rue du Château, la rue ne prit son nom de rue Gautier Ier qu’en 1935. Et ce fut à juste titre, Gauthier Ier de Villebéon ayant fondé la ville.

Alors, Gautier ou Gauthier ? Initialement, Gauthier prend un « h ». C’est une décision orthographique qui le lui a fait perdre lorsqu’on parle de la rue.

Gauthier Ier (1125 – 1205) – sa vie

Seigneur de Beaumont-en-Gâtinais par son père et de Villebéon par sa mère, Gauthier n’a pas 25 ans quand il se joint à la deuxième croisade dont il rentre vivant.

C’est par son mariage avec Aveline de Château-Landon, en 1150, qu’il devient seigneur de Nemours. Entrant alors au service du roi de France Louis VII, il en devient très rapidement le Grand Chambellan, l’équivalent de notre Premier ministre.

Gauthier Ier aura huit enfants, dont sept garçons. Trois d’entre eux deviendront évêques.

Il s’éteindra à l’âge canonique de 80 ans et sera enterré auprès de Louis VII. Par testament, il lègue des lots égaux à chacun de ses quatre fils restés laïcs. Voilà qui est d’une grande modernité pour l’époque. L’usage voulait alors que le seul fils aîné hérite de l’ensemble des biens.

Gauthier Ier (1125 – 1205), bâtisseur – le château

Seigneur de Nemours par son mariage, c’est en réalité sur les hauteurs de Saint-Pierre-lès-Nemours que résidait d’abord Gauthier Ier. Le territoire de Nemours n’était alors composé que de marécages insalubres, le rendant peu hospitalier.

En revanche, située aux confins du royaume de France, et marquant la frontière avec le comté de Champagne, la rive gauche du Loing se distinguait par sa situation géographique unique. C’est donc là que Gauthier Ier, alors au service du roi de France Louis VII, fit entreprendre, en 1170, l’édification du château que nous connaissons.

Massif, imposant, le château est appelé à témoigner de la puissance du roi de France et à dissuader toute velléité de conquête de la part des comtes de Champagne, ennemis du roi. Se dressant fièrement face aux terres adverses, il se veut le gardien du royaume. Mais Gauthier Ier ne s’en tiendra pas au château. Et c’est, en très peu de temps, toute la ville de Nemours qu’il va finir par fonder.

Élévation du château, façade sur le Loing avant les restaurations de 1901. Ce relevé a été exécuté par M. Déchaussé, architecte, au moment où l’on projetait d’installer un Hôtel de Ville au château avant la création du musée municipal en 1901. Il appartient à une série de planches conservées au Château-Musée figurant notamment des projets de restauration du château en « gothique troubadour ».

Place Jean Jaurès

En partant de l’église, et en passant devant le château, on arrivait place au Blé, ou place du Marché au Blé (actuelle place Jean Jaurès). S’étendant depuis les Petits Fossés (actuelle rue du Pont Rouge) jusqu’à la deuxième cour du château et au moulin, la place accueillait le négoce du blé. On y vendait et achetait la précieuse céréale, non sans s’acquitter d’un impôt, ce jusqu’en 1775, date à laquelle un édit établit la liberté du commerce des grains (contre toute attente, cette décision mit le feu aux poudres et provoqua des émeutes, qui durèrent près d’une année).

La place au Blé offrait des commodités appréciées par les marchands et laboureurs : un puits public, où tirer de l’eau pour abreuver les bêtes, et deux auberges, celle des « Trois rois » et celle de « La Croix blanche », où se restaurer aisément.

Outre le blé, s’y négociaient également les chevaux, dans sa partie nord.

Véritable poumon économique de la ville, la place au Blé attirait les notables. De belles demeures bourgeoises y furent bâties, dont celle de Thomas Roux, avocat du roi.

Rue du Pont-Rouge

Non loin de la place au Blé (actuelle place Jean Jaurès) se trouvait naturellement la rue du Four à Bois. C’est là que se trouvait le four à pain de la ville, un four commun qui permettait aux habitants de manger du pain frais tous les jours, sans avoir à prélever sur sa propre réserve de bois.

Naturellement, ce service n’était pas gratuit… Et la taxe devenant de plus en plus lourde, certains fours privés apparurent, qui connurent vite un grand succès. Ce furent les premières boulangeries.

La rue du Four à Bois devint alors simplement la rue du Four, avant d’être rebaptisée rue du Pont-Rouge. En effet, la population étant excédée par le souvenir du montant des taxes pratiquées au four, il apparut sage de trouver à la rue un nom plus neutre.

Or, c’est avec nostalgie que les habitants évoquaient un pont en bois peint en rouge, surplombant les petits fossés, et emporté par une crue en 1784. En 1881, la rue devint donc rue du Pont-Rouge. Cette même année, décision fut prise de faire construire un nouveau pont, en pierre, cette fois !

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